Le « moins pire de la gang » vous dites?
Abstentionnisme et engagement citoyen
Par Noémie
Étant donné les élections qui approchent à grands pas, si aucun des partis en place n’a réussi à rejoindre vos convictions profondes en matière de politique, vous pouvez annuler vos votes. Pour ce faire vous n’avez qu’à ne rien répondre, faire un dessin, voter pour plus d’un parti… Dans certaines circonscriptions, il existe aussi l’option de voter pour le parti nul, qui revient à annuler son vote tout en s’assurant de sa comptabilité. Vous pouvez aussi vous abstenir de voter. Pour ce faire, vous n’avez qu’à faire tout ce dont vous avez envie la journée du vote en vous assurant de ne pas vous déplacer pour aller voter. Il est important de ne pas confondre l’abstentionnisme avec l’apathie politique, qui consiste à ne pas vouloir s’intéresser de près ou de loin à la politique. Pour certains, l’idée de ne pas voter a un important caractère politique.
Débattons un peu
Débattons un peu
Si tu ne votes pas, quelqu’un d’autre pourrait voler ton bulletin et voter à ta place.
Maintenant qu’il est obligatoire de présenter une pièce d’identité avec photo afin d’avoir accès à son bulletin de vote, il est beaucoup plus difficile pour quelqu’un d’autre se présenter au bureau de votre circonscription avec l’intention de remplir les bulletins de tous ceux qui ne se seront pas présentés.
Si tu ne veux pas voter pour un parti, va au moins annuler ton vote…
Le principal problème avec l’annulation de vote est l’idée derrière laquelle ces votes ne sont pas vraiment comptabilisés, du moins les résultats ne sont que très peu divulgués. À l’inverse, les médias se font un plaisir de mentionner le pourcentage de la population ne s’étant pas déplacée pour aller voter. L’abstention a donc beaucoup plus d’impact médiatique que l’annulation.
Si tu ne votes pas, tu n’as pas le droit de « chialer » contre ce que les électeurs ont choisi.
Il est d’autant plus dommage de voter pour un parti X et de « chialer » quand même une fois que celui-ci est élu, car il prend des décisions qui vont à l’encontre des promesses faites lors des élections, vous ne trouvez pas?
Nous sommes chanceux d’avoir ce droit, des gens se sont battus et se battent toujours dans certains pays pour obtenir le même droit.
Quand on regarde de plus près les différentes révolutions qui ont permis la mise en place de la démocratie, les populations se sont d’abord battues pour l’instauration de meilleures conditions de vie. On a qu’à penser au récent soulèvement dans les pays arabes. L’évènement déclencheur de cette révolution est l’immolation d’un jeune Tunisien pour protester contre le taux de chômage extrêmement élevé chez les jeunes qui possèdent pour la plupart un diplôme universitaire. S’en est suivi une escalade de tensions chez la population qui trouvaient de plus en plus de raisons de se révolter contre la dictature en place maintien de la pauvreté, abus du pouvoir correctif, augmentation drastique du prix des aliments, etc. Dans cette révolution, comme dans bien d’autres, le but premier, vous en conviendrez n’est donc pas l’instauration de la démocratie, mais bien la fin d’une vie de misère. Tous s’indignent du totalitarisme du pouvoir en place en rêvant à l’instauration d’une démocratie, voyant cette façon de faire comme étant la solution à leurs maux. Seulement, lorsque ces révolutions se terminent, on constate que, dans bien des cas, la misère se perpétue. La seule chose qui a changé ce sont les individus qui tirent profit de la situation. Ceux-ci ne sont plus des monarques ou des dictateurs, mais bien, la classe bourgeoise maintenant au pouvoir.
Ne pas y aller c’est laisser les autres choisir à sa place qui dirigera pour les quatre prochaines années.
D’abord, voter en bloc, une seule fois tous les quatre ans, sur toutes les propositions du futur gouvernement, même si une grande partie d’entre elles ne reflètent pas nos opinions, revient quand même à laisser quelqu’un d’autre (le représentant élu) prendre position à notre place sur les différents enjeux de société.
De plus, voter c’est aussi délaisser la responsabilité de la mise sur pied des projets qui vous tiennent à cœur à un autre. Prenons l’exemple de Bâtiment 7 à Pointe Saint-Charles, à Montréal. Cet ancien bâtiment a appartenu à la compagnie ferroviaire Canadian National (CN) jusqu’en 2006. Non utilisés depuis quelques années déjà, les habitants du quartier se regroupent en 2004 pour créer un projet de réaménagement avec l’édifice en question. Le but étant d’en faire un centre social autogérer. Mais l’administration de la ville avait d’autres projets en tête avec ce terrain. On dévoile en 2005 un projet de construction de condos qui impliquait la destruction du bâtiment 7. Bref, après de nombreux mois de lutte acharnée et d’occupation illégale des locaux de l’édifice, les citoyens ont finalement eu gain de cause. La destruction du bâtiment fut suspendue et ils purent prendre officiellement possession du bâtiment. Si les habitants de Pointe Saint-Charles avaient laissé le soin à leur député de s’occuper du dossier, ceux-ci n’auraient probablement jamais vu naitre leur centre social. Tout cela pour dire, si vous avez des projets « de microsociété » auxquels vous rêvez, n’attendez pas que les dirigeants fassent tout à votre place. Prenez l’initiative de le faire, même si vous devez vous battre chaque jour pour défendre vos acquis. Ça peut réellement payer.
[L’histoire complète du Bâtiment 7 disponible sur le site http://archive.lapointelibertaire.org/node/1551.html]
De plus, voter c’est aussi délaisser la responsabilité de la mise sur pied des projets qui vous tiennent à cœur à un autre. Prenons l’exemple de Bâtiment 7 à Pointe Saint-Charles, à Montréal. Cet ancien bâtiment a appartenu à la compagnie ferroviaire Canadian National (CN) jusqu’en 2006. Non utilisés depuis quelques années déjà, les habitants du quartier se regroupent en 2004 pour créer un projet de réaménagement avec l’édifice en question. Le but étant d’en faire un centre social autogérer. Mais l’administration de la ville avait d’autres projets en tête avec ce terrain. On dévoile en 2005 un projet de construction de condos qui impliquait la destruction du bâtiment 7. Bref, après de nombreux mois de lutte acharnée et d’occupation illégale des locaux de l’édifice, les citoyens ont finalement eu gain de cause. La destruction du bâtiment fut suspendue et ils purent prendre officiellement possession du bâtiment. Si les habitants de Pointe Saint-Charles avaient laissé le soin à leur député de s’occuper du dossier, ceux-ci n’auraient probablement jamais vu naitre leur centre social. Tout cela pour dire, si vous avez des projets « de microsociété » auxquels vous rêvez, n’attendez pas que les dirigeants fassent tout à votre place. Prenez l’initiative de le faire, même si vous devez vous battre chaque jour pour défendre vos acquis. Ça peut réellement payer.
[L’histoire complète du Bâtiment 7 disponible sur le site http://archive.lapointelibertaire.org/node/1551.html]
Pour finir, si voter une fois aux quatre ans est réellement un devoir de citoyen, sachez qu’il existe d’autres devoirs auxquels nous faillons régulièrement, notamment les devoirs de créer un environnement sain pour notre communauté, d’assistance et d’aide au prochain. Plus vous vous impliquerez, plus vous permettrez à votre communauté de devenir la société dont vous rêvez. Même nos dirigeants n’ont pas cette force. Ne sous-estimez jamais le pouvoir que peut avoir cette implication.