Le mythe de la démocratie
Voici un court texte attaquant l’idée comme quoi nous vivons dans une démocratie. Il serait possible d’écrire un livre, voire une série de livres, attaquant ce principe, mais vu les contraintes de temps imposées je me contenterai de ce qui suit.
Par Jean-Philippe
Depuis notre tendre enfance, on nous martèle que nous vivons dans le meilleur système politique et que nous nous devons d’aller voter par respect pour nos ancêtres qui se sont battus pour que nous ayons ce droit. Pourtant énormément de critiques envers notre système ne cessent d’être avancés. Bon nombre d’entre elles sont ridiculisées ou tout simplement ignorées, au point tel où nous avons maintenant affaire à un véritable dogme, avec à sa tête, le dieu démocratie entourée de tous ses mythes.
Tout d’abord, pour être considérés comme étant une vraie démocratie, les citoyens d’une société doivent tous être éduqués et renseignés sur le fonctionnement ainsi que sur les enjeux politiques afin de pouvoir faire un choix éclairé lorsque vient le temps des élections. Pourtant, selon l'Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes, 49% de la population du Québec n’a pas les capacités de lecture nécessaire pour fonctionner en société. De ce nombre, près de 800 000 sont totalement analphabètes. Dans ce genre de situation, comment peut-on espérer que cette partie de la population puisse prendre une décision sensée et critique alors qu’elle n’est pas en mesure de se renseigner en lisant? Certains répondront qu’ils peuvent le faire en écoutant les bulletins de nouvelles télévisées. À ceux-là, je répondrai de prendre le temps d’aller lire l’article sur les médias de masse disponible sur ce site.
Un des principaux mythes entourant notre système politique est le fait que tous ont le droit de s’exprimer et de défendre ses intérêts. Toutefois, ce sont principalement ceux qui ont beaucoup de moyens financiers qui peuvent facilement s’exprimer ou défendre leurs intérêts (voir l’article sur les lobbys). Le reste de la population doit se regrouper en diverses organisations pour faire valoir leurs idées par le biais de manifestations ou encore mettre en application d’autres moyens de production. Une fois ces moyens de pression mis en marche, ils sont, la plupart du temps, dénigrés dans les médias qui, étrangement, appartiennent aux plus riches. Certains diront que ceux qui n’apprécient pas la façon de gouverner de nos dirigeants n’ont qu’à créer un parti politique et de se faire élire afin de changer les choses. Seulement, mener une campagne électorale est excessivement dispendieux et il est difficile, voire impossible, pour les petits partis de se tailler une place au sein de la politique nationale à cause du mode de scrutin en place au Québec et au Canada. Une fois de plus, les idées qui tiennent à cœur certains citoyens ne seront jamais entendues.
Il est intéressant de comparer le comportement d'une société à celui d’une foule. Ce n’est pas un secret pour personne, une foule peut facilement être manipulable, ce qui risque de rendre les différents membres peu aptes à user d’esprit critique. Ainsi, c'est un milieu optimal pour le développement d’idées démagogues et populistes. Un bon exemple de ce phénomène est la xénophobie avancée par le projet de charte des valeurs du PQ, qui, sans être supporté par aucune étude, est uniquement basé sur la peur de l’étranger. Ce projet a fait ressortir ce qu’il y a de plus répugnant du nationalisme (insultes, actions islamophobes…) tout en divisant la population en deux camps distincts. Ainsi, nous vivons dans une société où une population est au risque des passions des foules, où les médias sont contrôlés par une petite clique d’individus aux intérêts contradictoires à celle de la majorité des citoyens, où une bonne partie de cette population n’a pas les capacités de lire un texte comme celui-ci. L’addition de ces conditions résulte en un totalitarisme dit «soft» avec à sa tête l’élite économique camoufler en un système où le pouvoir est supposé reposé entre les mains du peuple.
Note à part : Nous vivons dans un système où des «classes» sont en contradiction, la classe pauvre veut survivre, la moyenne veut devenir la classe riche et cette dernière veut contrôler le système pour assurer son futur. Tant que ces contradictions existeront et ne seront pas identifiées par toutes les classes, le statu quo règnera. Surtout que la pensée de devenir riche semble maintenant plus préoccuper les membres des classes laborieuses de nos jours, les désolidarisant et ainsi les affaiblissant.