Le terrorisme a le dos large
Par Noémie
D’abord, qu’est-ce que le terrorisme?
Ce qu’il faut savoir c’est, dans un premier temps, que la définition du terrorisme ne fait pas consensus au sein de la communauté internationale. Si l'on se base sur la définition qu’en fait le gouvernement canadien, le terrorisme est : « un acte commis au nom — exclusivement ou non — d’un but, d’un objectif ou d’une cause de nature politique, religieuse ou idéologique en vue d’intimider la population quant à sa sécurité, entre autres sur le plan économique, ou de contraindre une personne, un gouvernement ou une organisation nationale ou internationale à accomplir un acte ou à s’en abstenir ». De plus, on y spécifie que dans ce contexte, « causer des dommages matériels considérables et perturber gravement ou de paralyser des services, installations ou systèmes » sont des actes criminels.
Comme vous pouvez le constater, cette définition est particulièrement large et peut s’appliquer à une quantité phénoménale de cas. Ce qui explique peut-être pourquoi nos gouvernements ont tendance à surutiliser cette expression depuis quelques décennies. Si l'on applique à la lettre cette définition, on peut obtenir des résultats intéressants. Par exemple, au cours de la campagne américaine de lutte contre le terrorisme, les États-Unis ont illégalement envahi l’Irak en 2003 afin d’y mener une guerre, et ce, malgré la désapprobation de l’ONU. Afin de légitimer cette guerre, les États-Unis ont [faussement] prétexté que les Irakiens possédaient un important arsenal d’armes nucléaires et qu’ils représentaient un danger potentiel à la sécurité internationale. Cette invasion, qui s’est soldée par la mort du dirigeant Saddam Hussein (auparavant allié des États-Unis) et par une déstructuration complète du pays notamment sur les plans politique, économique et social. Cette guerre est un acte commis au nom d’un but politique et idéologique en vue d’intimider la population quant à sa sécurité physique et économique en plus de contraindre le gouvernement à accomplir un acte (mettre fin au régime en place). De plus, au cours de cette opération, les services militaires américains ont causé d’importantes quantités de dommages matériels considérables en plus de perturber gravement différents services, installations ou systèmes. Finalement, de nombreux civils perdront la vie lors de cette guerre. Combattre le terrorisme par ce qui ressemble à du terrorisme selon la définition des institutions… Ironique, non? Évidemment, la guerre en Irak de 2003 a été clamée comme étant un mal nécessaire à la sécurité internationale par les Américains. Deux poids, deux mesures…
D’autre part, sur le site de la sécurité publique du Canada, sous l’onglet lutte contre le terrorisme, on définit ce qu’est l’extrémisme violent comme étant le fait d’ « Adopte[r] des points de vue radicaux qui se traduisent par des comportements violents.» Parmi les groupes pouvant faire appel à la violence afin faire passer leurs idées, on reconnait comme motif la défense des animaux, la suprématie de la race blanche, les idées d’inspiration d’Al-Qaïda, l’environnement ainsi que les idées anticapitalistes.
Réflexion personnelle : n’est-il pas malsain de placer au sein d’une même catégorie les groupes de défense des animaux, les groupes environnementalistes (et à moindre mesure les groupes anticapitalistes) avec les groupes Nazis et islamistes radicaux? N’y aurait-il pas une différence en termes de revendication et de moyens de pression?