Le féminisme
Par Jean-Philippe
Le féminisme est bien plus qu’une idéologie, c’est aussi un phénomène social et politique grâce à son mouvement organisé de femmes qui se débat pour leurs droits et leur libération. La lutte du féminisme s’effectue sur deux fronts: le premier est la recherche de l’égalité entre les hommes et les femmes, le second concerne la libération complète des femmes ainsi que la réappropriation de leur identité, ce qui passe par la fin de la structure traditionnelle de nos sociétés patriarcales.
Les féministes ont toujours fait face à une vive critique. Encore aujourd’hui une partie de la population avance l’idée que les femmes ont atteint l’égalité. Certains osent même dire que les femmes prennent trop de place dans la société... Ces personnes sont la principale raison pour laquelle le féminisme est encore d’actualité, car il est évident que malgré les pas-de-géant faits durant le dernier siècle, la condition féminine est encore précaire. Cela transparait notamment par l’absence de l’équité salariale entre les deux sexes pour un même travail. C’est aussi visible dans nos mœurs, et ce de façon assez sournoise, dans la culture du viol. Ceci est le fait d’adopter une attitude banalisant, excusant, voire, encourageant le viol. Dès l’enfance, l’on apprend aux jeunes filles à ne pas rester dehors le soir, tandis que les jeunes garçons ont généralement beaucoup moins de contraintes à ce sujet. De plus, on apprend à nos jeunes femmes à redouter le viol et d’éviter toute situation à risque, alors qu’on n’explique pas aux hommes ce qui constitue un viol. Même le fait d’avoir des pratiques sexuelles avec sa copine alors que celle-ci n’en a pas envie est considéré comme étant un viol. Lorsqu’un viol survient, c’est souvent la femme qui est pointée du doigt. On lui fait sentir qu’elle l’a probablement cherché. On la questionne sur son habillement, sur son niveau d’intoxication (alcool, drogue). Même si certains hommes obtiennent une peine judiciaire pour leurs crimes, les victimes ont encore très peu accès à du soutien psychologique afin de mieux s’en sortir.
Au Québec, le débat du féminisme a été détourné par la charte des valeurs du Parti Québécois qui, au nom de l'égalité entre les hommes et les femmes, était prête à intervenir dans des choix personnels et spirituels de ces femmes. N’est-ce pas un peu paternaliste? Loin de moi l'idée de débattre de la charte ici, mais d’amener le débat sous couvert de l’égalité des sexes frôle l’hypocrisie et la démagogie.
Au cours des dernières années, un nouveau mouvement féministe du nom de Femen a fait son apparition. D’origine ukrainienne, le groupe affirme être «sextremiste», athée et antiprostitution. Ses membres sont surtout reconnus pour leurs actions de revendications faites seins nus. Selon moi, ce groupe est loin d’être constructif pour le féminisme, au contraire, il véhicule une image hystérique des féministes en plus d’avancer un discours vague et confus qui frôle la démagogie. Ce regroupement a aussi certains contacts louches dans le milieu militant. Celles-ci ont déjà fait des actions accompagnées de membres de groupes d’extrême droite en Europe de l’Est. Finalement, le mouvement est soupçonné être diriger par un seul homme, ce qui rend nul tout leur message...